Zone de libre-échange continentale: Entrée en vigueur en juillet 2019 !
- Admin
- 5 avr. 2019
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Inscrit à l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) n’était qu’un projet embryonnaire en 2012. En seulement sept ans, ce projet a connu une accélération unique sur le continent dans le domaine de l’intégration et du développement. La ZLEC a été adoptée par 49 des 55 États africains et 18 l’ont ratifié en 2018. A ce jour le seuil de 22 ratifications fixé a été atteint avec celle récente de la Gambie survenue le 2 avril dernier, ouvrant ainsi la voie à l’entrée en vigueur de l’accord à l’horizon Juillet 2019. Décryptage sur les opportunités , obstacles à relever et étapes en perspectives de ce qui s’annonce comme l’une des transformations économiques majeures du continent africain .

La ZLEC sera un second souffle pour l'Afrique et ses habitants. Vu que le commerce intra-africain représente actuellement 15 % du commerce total du continent, contre 19 % en Amérique latine, 51 % en Asie, 54 % en Amérique du Nord et 70 % en Europe, le bloc commercial continental apportera un impact économique considérable aux Africains et au continent en général. L’effectivité de cette ZLEC créerait un marché avec un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains. D’après l’Union africaine, elle stimulerait le commerce intra-africain de 52% .La création d'un marché continental unique pour les biens et services, avec la libre circulation des hommes d'affaires et des investissements, aidera à rapprocher l'union douanière continentale et le marché commun africain.
L’opportunité des reformes structurelles.
Selon les études du FMI , l’essor du commerce peut provoquer des changements structurels importants en rendant la production plus efficiente et en permettant la diffusion de connaissances et de technologies entre les pays. Dans ce contexte, les réformes structurelles complémentaires qui augmentent l’efficience dans les secteurs où les pays en développement détiennent des avantages comparatifs (l’agriculture, par exemple) peuvent amplifier l’effet positif d’une activité commerciale plus intense et rehausser le PIB davantage que ne le ferait le commerce à lui seul.
La croissance imminente de l’investissement et de la fabrication.
L’augmentation du commerce de produits manufacturés à haute valeur ajoutée, par le biais de la ZLEC, va aider les pays africains à diversifier leurs exportations et à renforcer leur résistance aux fluctuations des prix. Par conséquent, une économie plus stable attirera les investisseurs et permettra la croissance d’un plus grand nombre de petites et moyennes entreprises, car les petites entreprises avec moins de liquidités sont les plus vulnérables dans une économie fluctuante. Le secteur manufacturier aidera davantage l’économie africaine à prospérer, car ce sont les régions du monde qui connaissent la plus forte croissance qui diversifient le plus leurs économies.
Obstacles à relever
S’agissant du commerce intra régional et de l’Afrique, La logistique du commerce et les infrastructures constituent les obstacles non tarifaires les plus gênants. En rapprochant la qualité de la logistique de la moyenne mondiale (soit une hausse d’environ 19 %), on diminuerait le coût des mouvements de biens transfrontaliers et l’on développerait les échanges commerciaux intra régionaux de plus de 12 %. L’amélioration des infrastructures , des douanes, y compris des procédures de dédouanement et, dans une certaine mesure, de la qualité des services d’exploitation et de courtage, est particulièrement importante pour les flux commerciaux intra régionaux en Afrique
Etapes à venir
Selon Albert MUCHANGA , commissaire de l'UA en charge du commerce et de l'industrie, les négociations vont se poursuivre sur plusieurs aspects de l'Accord afin de le rendre véritablement effectif. Le processus d'entrée en vigueur de la zone de libre-échange du Continent va ainsi ouvrir la voie aux négociations entre les pays signataires sur les aspects et les modalités de mise en application de l'accord, et parmi les aspects qui restent à négocier figurent les règles d'origine de la zone, les concessions tarifaires pour le commerce de marchandises, les modalités de paiement et de règlement ainsi que les obstacles non tarifaires.
Les négociations sur ces différents aspects s'annoncent certes difficiles mais au regard des promesses attendues à la fin du processus, l'espoir est permis pour que les engagements pris par les chefs d'Etat de rendre effectif cet ambitieux chantier stratégique de l'Agenda 2063 de l'UA soit une réalité et dans les délais.
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