Accidents et maladies professionnels: 117270 jours d’arrêt de travail enregistrés au Cameroun entre
- Admin
- 29 avr. 2019
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Chiffres révélés ce lundi à Yaoundé, à la faveur de la Co-célébration de la 23ème journée africaine de la prévention des risques professionnels et de la 17ème journée mondiale de la sécurité et santé au travail, présidée par le ministre du travail et de la sécurité sociale. Grégoire OWONA était entouré du directeur général de la CNPS et du représentant du directeur du BIT au Cameroun.
«Toutes les 15 secondes, une personne meurt dans le monde des suites d’un accident du travail ; toutes les 15 secondes 153 personnes sont victimes d’un accident du travail ; chaque jour, 6300 personnes meurent des suites d’un accident du travail ; chaque année, 2.300.000 personnes meurent des suites d’un accident du travail. Tout ceci coûte au monde 4% de son produit intérieur brut (PIB) », selon l’organisation internationale du travail (OIT).
Une litanie funeste à laquelle le Cameroun apporte sa note d’accidents du travail, de décès et de jours d’arrêt de travail. « entre 2016 et 2018, 3589 demandes de réparation d’accidents du travail ont été enregistrées ; 21 décès ont été déclarés ; 3193 accidents du travail et maladies professionnelles ont donné lieu à 117270 jours d’arrêt de travail », statistiques dévoilées par Noël Alain Olivier MEKULU MVONDO AKAME , directeur général de la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), au cours de la Co-célébration de la 23ème journée africaine de la prévention des risques professionnels (JAP) et de la 17ème journée mondiale de la sécurité et santé au travail (JMSST).

« Ces chiffres sont loin d’être la photographie exacte du problème au Cameroun, en raison de la méthode de collecte qui est essentiellement déclarative», a renchéri le DG de la CNPS.
Cette accidentologie n’est pas une fatalité. Elle est parfaitement évitable si les entreprises intègrent, dès l’ébauche de leur business plan, la santé et la sécurité au travail non comme une option, mais comme la quintessence de leur productivité et de leur pérennité.
C’est en tout cas le crédo du ministère du travail et de la sécurité sociale (MINTSS), ainsi que celui de ses partenaires que sont la CNPS et le bureau international du travail (BIT) avec pour maître-mot la prévention adossée sur une batterie de mesures.
« Depuis 2012, il est inscrit sur la feuille de route de mon département ministériel, la création et l’installation des comités d’hygiène et sécurité (CHS) au sein des entreprises et autres unités de production assujetties. Le nombre de CHS régulièrement installés est passé de 128 en 2012 à 1096 en 2018 », dixit Grégoire Owona. Le ministre du travail et de la sécurité sociale a par ailleurs indiqué que depuis 2017, son département procède en sus, à l’évaluation du fonctionnement de ces structures de dialogue et de concertation entre l’employeur et ses salariés, afin de s’assurer de leur opérationnalité.
Quid de la lutte contre le VIH et le Sida en milieu de travail ? « L’initiative mondiale VCT@WORK, mise en œuvre depuis 2014 et qui consiste à amener les travailleurs et leurs familles à se faire dépister au VIH, a permis à plus de 195.000 personnes de connaître leur statut sérologique et au moins 80% des cas dépistés positifs bénéficient d’une prise en charge appropriée », a déclaré Grégoire Owona dont le ministère projette de renforcer le cadre juridique dédié à la santé et la sécurité au travail avec des instruments adaptés au besoin actuels du monde du travail. Il s’agit :
Du document cadre d’orientation de la lutte contre le VIH et le Sida dans le monde du travail au Cameroun ;
Des manuels de formation en santé et sécurité au travail à l’attention des inspecteurs du travail et des membres des CHS, ainsi que deux projets d’arrêté qui les accompagnent ;
Du projet d’arrêté portant modalités de création, organisation et fonctionnement des centres privés de préventions des risques professionnels ;
De la politique nationale de santé et sécurité au travail (PNSST) en cours de révision et qui viendra compléter le dispositif national, en conformité avec les exigences de la convention 187 de l’OIT sur le cadre professionnel de la santé et la sécurité au travail.
La CNPS est totalement en phase avec la politique du MINTSS. C’est tout le sens des journées de communication dans les entreprises, au cours desquelles la caisse nationale de prévoyance sociale par le truchement de ses préventeurs promeut ses 9 principes généraux de la prévention, notamment l’information formelle des salariés sur les risques et leur prévention ; le combat des risques à la source ; la priorisation des mesures de protection collective ; l’adaptation du travail à l’homme et la planification de la prévention entre autres.
Quant au BIT dont il serait fastidieux d’égrener le chapelet d’actions et de mesures en faveur de la santé et la sécurité au travail, il a, à l’occasion de son centenaire fait paraître une publication intitulée : « la sécurité et la santé au cœur de l’avenir du travail ».
C’est une livre-boussole qui « souligne l’impérieuse nécessité de relever les défis et de saisir les opportunités de la santé et de la sécurité au travail », a professé Grégoire OWONA, le ministre du travail et de la sécurité sociale.
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