Hon. Jean Bernard NDONGO ESSOMBA : la marche vers l'éternité du roi de la fève .

Décédé le 17 mars 2023 à Yaoundé et honoré d’obsèques officielles décrétées par le président Paul BIYA , le président du groupe parlementaire RDPC à l’assemblée nationale et coordonnateur dudit parti dans la région du centre , Jean Bernard NDONGO ESSOMBA entame depuis ce jeudi 20 avril son voyage vers l’éternité , après un riche parcours tant sur le plan économique que politique .

L’OPERATEUR ECONOMIQUE :

Jean Bernard NDONGO ESSOMBA est considéré au sein des couches paysannes et les milieux d’affaires au Cameroun comme «le Roi de la fève» en raison de sa très longue carrière dans le négoce du cacao entamée durant la décennie 1970. Selon les statistiques de l’Office national du cacao et du café (ONCC), les exportations du cacao camerounais continuaient d’être dominées par un nombre réduit d’opérateurs. Pour la campagne 2018, trois d’entre eux s’étaient adjugé 56% des 170,9 mille tonnes de fèves exportées. Par ordre on avait Telcar Cocoa, un négociant de la firme américaine Cargill qui a assuré 27% des exportations, Olam et le Camerounais NDONGO ESSOMBA; avec respectivement 20,7% et 8% des exportations de fèves.

En Août 2021, Jean Bernard NDONGO ESSOMBA quitte discrètement la fève en cédant ses actifs dans la filière cacaoyère locale à la société Telcar Cocoa.

Homme d'affaires efficace, Jean Bernard NDONGO ESSOMBA est le troisième vice-président de la Chambre de commerce, d'industrie et des mines (CCIM) à partir de 1984.

Quelques dates majeures du riche parcours d'opérateur économique du défunt :

1978-2023 : Administrateur à la SIC Cacao

1983-2020 : vice-Président de la Chambre de commerce

1992-2014 : Président interprofessionnel du cacao et des cafés

2004-2017 : Président du Conseil d’administration des Caisses Populaires d’Epargne et d’Investissement (CEPI)

LE BARON POLITIQUE :

Né le 20 août 1946, Jean Bernard NDONGO ESSOMBA reçoit une nomination au Comité central de l'Union nationale du Cameroun (UNC) par le président Paul Biya (agissant en sa qualité de président de l'UNC) en mai 1984. Lorsque l'UNC devient RDPC lors du congrès du parti de mars 1985 à Bamenda , il fait partie des 65 membres à part entière du Comité central du RDPC; il devient le deuxième secrétaire Adjoint pour les Syndicats.

Des élections locales ont eu lieu en octobre 1987. Elles se distinguent par le fait que plusieurs listes du RDPC reçoivent l'autorisation à se présenter dans les mêmes circonscriptions, offrant ainsi une mesure de la concurrence politique dans le contexte du système du parti unique. NDONGO ESSOMBA est tête de liste dans la commune rurale de Sa'a , située dans le département de la Lekie (région du Centre ).

Aux élections législatives de mars 1992, il est élu à l'Assemblée nationale comme candidat RDPC dans la circonscription de la Lekié . Suite à cette élection, il devient président du groupe parlementaire RDPC de 1992 à 1997. Candidat RDPC dans la Lekié pour les élections législatives de 1997, il est battu lors d'une primaire du parti par une liste dirigée par Antoine-Louis Ntsimi.

Avant les élections législatives de juin 2002, NDONGO ESSOMBA a de nouveau participé à la primaire du parti RDPC dans la Lekié . Lors de la primaire, tenue les 9 et 10 mai 2002 , la liste dirigée par NDONGO ESSOMBA a battu de justesse la liste dirigée par Ntsimi ; récoltant 2 587 votes contre 2 505 pour la liste de Ntsimi. Après avoir remporté un siège à l'Assemblée nationale, Jean Bernard NDONGO ESSOMBA est élu président du groupe parlementaire du RDPC.

Lors des élections législatives de juillet 2007, NDONGO ESSOMBA est réélu à l'Assemblée nationale en tant que candidat du RDPC dans la circonscription de la Lekié-Est. Il est maintenu à son poste de président du groupe parlementaire.

En avril 2008, lorsque l'Assemblée nationale a approuvé des changements de la constitution qui supprimaient les limites du nombre de mandats à la présidence, permettant ainsi au président Paul Biya de se présenter pour une réélection en 2011, Jean Bernard NDONGO ESSOMBA déclarait que les changements méritaient " le soutien enthousiaste de tous les Camerounais de bonne foi ". Il a fait valoir qu'ils " renforceraient la démocratie, maintiendraient la stabilité politique, l'unité nationale et l'intégrité territoriale " et qu'ils étaient " en phase avec les normes internationales acceptées telles qu'elles sont pratiquées dans les anciennes démocraties telles que la France et le Royaume-Uni ". Des changements constitutionnels ont été furieusement dénoncés par l’opposition.

Membre du bureau politique et réélu député lors des élections législatives de 2013 et de 2020, Jean Bernard NDONGO ESSOMBA est maintenu président du groupe parlementaire RDPC à l’assemblée nationale de 2002 à sa mort.

Serge SEPPOH