"Le paysage parlementaire camerounais... désormais celui des opportunistes " Pr Joël MEYOLO
- Admin
- 14 août 2022
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Dernière mise à jour : 30 août 2022

Le retour au multipartisme dont la manifestation est l’élection législative de mars 1992, s’est accompagné de la démocratisation des candidatures du poste de député de la nationale. Chose normale puisque les différents états-majors se sont organisés autant qu’ils le pouvaient, pour conquérir les sièges. Dans cet environnement, les places sont réservées non pas aux plus expérimentés, mais bien plus à ceux qui satisfont aux critères pas toujours objectifs, dans une moindre mesure à ceux qui présentent des gages de succès évident.
Conséquemment, il s’est observé une entrée à l’Hémicycle, des acteurs au profil divers. De toutes les façons, il faut bien être présent qu’être absent. Le paysage parlementaire camerounais, à la différence des premières années, est désormais celui des opportunistes, des fortunés, des filleuls, très souvent sans expérience. C’est de bonne guerre, l’espace politique s’accommode des batailles et dans ce contexte, vaudrait mieux avoir des armes assez puissantes pour vaincre ses adversaires.
La conséquence de cet état des choses est la léthargie ambiante dans laquelle se trouve les propriétaires des sièges parlementaires à l’exception de quelques-uns, sorte oasis en plein de désert de l’inutilité. Pour mieux comprendre ce phénomène, il convient juste d’interroger le profit des parlementaires d’aujourd’hui. Quand ils ne sont pas des hommes et femmes d’affaires, à qui l’Assemblée Nationale constitue davantage une cape de protection, et ce en dépit des dispositions du code électoral ; ils sont des retraités, pour qui l’institution parlementaire est une seconde chance. Rien donc à voir avec une carrière politique.
Malheureusement ces deux catégories sont plus importantes au sein de la Chambre. Conséquemment, les réflexes observés sont ceux de la course effrénée vers les sources de retenue et de revenu financier. Ce n’est pas la récente vidéo devenue virale du Président de l’Assemblée Nationale, dénonçant l’usage inapproprié des fonds alloués aux micro-projets qui démentira cette réalité. Ce ne sont pas les conflits d’intérêts permanents consécutifs aux relations incestueuses des parlementaires avec le monde des affaires (marchés publics, espace commerciaux, entreprises diverses) qui participeront à apporter une riposte objective. De toute évidence, la majorité des parlementaires de la période étudiées dans ce segment, sont très éloignés de l’idéal que représentaient leurs devanciers des trente premières années de l’institution parlementaire camerounaise.
Pr Joël MEYOLO
Historien
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