Les entreprises françaises devraient muter par le transfert de technologie en Afrique (A. NDJOCK)
- Admin
- 14 juil. 2021
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Dans le cadre de la célébration de la fête nationale française le 14 juillet , Ecobusiness accorde une tribune à l'intelligentsia africaine pour une réflexion sur l'Etat de la coopération Afrique-France.
Regard du lobbyiste et trader camerounais basé à Washington Armand NDJOCK
Quel regard portez-vous sur la coopération économique entre la France et l’Afrique?
La coopération entre l'Afrique et la France est une coopération d'intérêt, le continent africain bénéficie de la coopération militaire dans le cadre de la lutte contre les mouvements djihadistes à travers la force barhkane contestée de plus en plus par une frange des populations, la coopération économique existe aussi à travers l'implantation des entreprises françaises sur le continent.
Nous observons que la France bénéficie depuis l'indépendance des pays africains des privilèges sur l'exploitation des ressources naturelles du continent, et est présente au sein du Conseil d'administration de la BEAC et de la BCEAO ,toute situation remise en cause aujourd'hui par la société africaine.
Le 24 juin 2021 à l’Institut des relations internationales du Cameroun(IRIC), dans le cadre du Forum diplomatique l’Ambassadeur de France au Cameroun , Christophe Guilhou, révélait que les entreprises françaises, au cours des 30 dernières années, ont perdu au total 30% de parts de marché au Cameroun.
Et selon le rapport du commerce extérieur de la France, le continent africain ne représente plus que 5,3 % du commerce extérieur français et les 15 pays de la zone franc, 0,6 %, des chiffres en déclin par rapport au 7,9 % des exportations en valeur de biens vers l’Afrique en 2010 .
Face à une concurrence chinoise de plus en plus agressive, les entreprises françaises peuvent t’elles encore inverser la tendance baissière de leurs parts de marchés en Afrique ?
Il est à observer que ces entreprises chinoises et autres ne sont pas différentes des entreprises françaises,car chacune veut tirer le maximum des ressources naturelles et autres de l'Afrique.Les États Africains doivent renouveler leur programme économique, en accompagnant de manière massive les entreprises nationales à travers des subventions, un assouplissement de L'assiette fiscale.
Le nouveau plan stratégique signé entre l’UE et l’Union Africaine (UA) en 2020, intègre un volet sur la présence accrue des PME européennes. La France étant, contre vents et marées, l’un des « moteurs » de l’UE, les sociétés tricolores profiteront pleinement de cette démarche partenariale avec l’Union Africaine.
Les entreprises africaines, notamment les PME, déjà confrontées à la percée des entreprises chinoises, turques ou indiennes, seront t’elles capables de faire face à cette autre rude concurrence en vue ?
La zone de libre-échange continentale africaine en vigueur le 1er janvier 2021, ne sera-t-elle pas in fine profitable aux entreprises étrangères notamment françaises ?
Je pense que cette zone de libre-échange permettra aux entreprises africaines de partager les expériences et les success story, de développer leur savoir faire et de renforcer l'investissement au sein du continent africain.
Selon le Président Emmanuel MACRON, le sentiment anti-français gagne du terrain dans les pays francophones. Au cœur de ce ressentiment, la question du FCFA. Et les pays de la Zone FCFA CEMAC, à l’instar de ceux de la CEDEAO et conformément aux lignes directrices de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, devraient parvenir à un nouveau pacte monétaire au sein de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
Après le nouveau report du lancement de l’ECO CEDEAO à 2027, Croyez-vous en une rupture du pacte monétaire entre la France et les pays africains de la zone franc ?
Cette rupture ou pas dépend a 40% des dirigeants et à 60% de la population. Les jours avenirs nous dirons.
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