Migration massive des camerounais vers le Canada: inadéquation entre les formations et l’offre d’emploi (Dr Didier BADJECK)
- Admin
- 23 sept. 2024
- 2 min de lecture

La mondialisation a mécanisé l’emploi, dans le flux des niches les moins attractives vers les plus rémunérées. Cette révolution qui, à l’orée du 21è siècle, a affecté le monde dans la veine d’une évolution géostratégique, est malheureusement discriminatoire pour les pays les moins avancés, lesquels subissent de plein fouet ses effets pervers, mais aussi, présentent une importante vulnérabilité du fait de la compétition établie dans tous les domaines. Par cette réalité, l’emploi est l’un des marqueurs les plus vulnérables, et les pays africains voient leurs élites professionnelles, technocrates, migrer vers des pays qui leur permettent apparemment, de réaliser leur projet de vie. Ce projet de vie est pourtant simpliste : bâtir un foyer et ses accessoires, sans pour autant viser nécessairement en perspective, la création de richesses dans leur pays natal.
Pour les jeunes, le pessimisme est désormais asymptotique à une fatalité, au regard de l’inadéquation entre les formations et l’offre d’emploi. Les programmes d’enseignements n’ont jamais fait leur mue, avec une production impressionnante de diplômés (BAC +5 et BAC +3) dont les orientations qualitatives et quantitatives ne correspondent pas aux besoins d’un pays en développement. Au Cameroun, les médecins et les ingénieurs sont paradoxalement au chômage !
Sans dire pour autant que certaines filières soient moins importantes que d’autres, la réalité des besoins d’un pays comme le Cameroun viseraient plutôt, la recherche, les domaines des sciences et technologies, les finances, les emplois liés aux techniques d’industrialisation, dans les domaines porteurs de notre production en matières premières (agriculture, mines, énergie). Cette option nous démonterait alors combien sommes-nous pauvres du point de vue de la qualité de l’emploi, pour que cela se répercute sur une véritable réforme de l’enseignement et de la formation. Nous remarquons, pour regretter cette ruée vers les écoles de production de fonctionnaires qui devraient exister, mais sans que cela soit le principal employeur des demandeurs d’emploi. C’est le prix à payer pour la phase d’industrialisation du Cameroun, à laquelle succèdera une économie de biens et de services, consommatrices d’emplois. Ce sera aussi le meilleur moyen de faire face à cette hémorragie de migrants de l’emploi qui ne vont pas toujours vers un eldorado.
Dr Didier BADJECK
Géostratege
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