Plan de reconstruction de la région de l’extrême-nord: les effets de ce projet tardent à se faire sentir sur le quotidien des populations (Sen. Paulin DJORWE)

A l'approche de la mobilisation de 100 000 jeunes de l’Extrême-nord en faveur de la candidature du président Paul BIYA le 10 mai 2025 à Maroua , la région fille ainée du renouveau cristallise les attentions de la classe sociopolitique . Au rang des voix qui comptent dans cette région , celle du Sénateur Paulin DJORWE . Membre de la chambre haute du parlement cumulativement à son statut de grand conseiller à la commune de ville de Maroua , le président national du MDR porte un regard sans fard sur l’état et les attentes de l’Extrême-nord .

L'un des problèmes qui minent la région de l'extrême nord est forcément le phénomène d'insécurité créé par la secte islamiste "Boko-Haram". Les populations de cette région subissent depuis 2014 les attaques de cette secte qui sème chaos et désolation dans plusieurs villes et villages de la région. En dépit de la riposte des forces de maintien de l'ordre, cette secte islamiste continue à sévir et ses conséquences sont nombreuses sur le vécu des populations. Les méthodes de cette secte  s’affinent de plus en plus. La preuve, les dernières attaques de cette secte ont été matérialisées par l'utilisation des drones.

Les conséquences de cette secte islamiste sont nombreuses sur l'économie locale et la mobilité des populations. C'est vrai que le gouvernement a mis sur pied le "Plan de Reconstruction de la Région de l’Extrême-Nord", mais les effets de ce projet tardent à se faire sentir sur le quotidien des populations. Autrement dit, les populations attendent encore beaucoup du prochain président.

Le deuxième problème est l'état des infrastructures, notamment routières. Aujourd'hui il est très difficile pour quelqu'un qui veut aller à Yaoundé au départ de Kousseri de se mouvoir. Il lui faut parfois des jours pour effectuer ce trajet. Les gens auraient voulu emprunter l'avion, mais là encore, Camair-co que nous appelons "Air Peut-être" est de loin la solution, non seulement la qualité de son service laisse à désirer, mais aussi et surtout ses prix pratiqués sont hors de portée des populations moyennes, sans oublier l'irrégularité des vols en direction du Grand Nord. Les tronçons Ngaoundere-Garoua et Maroua-Kousseri constituent une sorte de supplice pour les populations du Grand Nord .

Le troisième défi et non des moindres est le chômage des jeunes. Beaucoup des jeunes diplômés sont au chômage. D’ailleurs certaines organisations justifient le recrutement facile des jeunes par la secte islamiste Boko Haram, par le chômage des jeunes. Il serait judicieux que des efforts soient faits pour l'emploi des jeunes (Recrutement massif à la fonction publique, assistance financière pour les jeunes dans l'optique de faciliter le financement des projets Etc.)

Les catastrophes naturelles récurrentes comme les inondations et la sécheresse qui créent chaque année  l'insécurité alimentaire dans la Région. Il est souhaitable que des solutions pérennes soient prises pour endiguer les phénomènes.

Le redécoupage des unités administratives et la création de nouvelles unités administratives. On constate ces derniers temps des conflits intercommunautaires qui sont parfois la conséquence d'un mauvais découpage administratif. Il faut le corriger. 

Il en est de même de la mauvaise répartition des sièges des députés à l'Assemblée nationale. Plusieurs localités se sentent lésées par la répartition de 1996. Il faut également corriger cet état de chose.

Le déficit en énergie électrique et en eau : L'électricité est encore un luxe pour plusieurs localités de la région. En dépit des centrales solaires de Guider et de  Maroua, la fourniture en énergie électrique reste un grand problème. De même que l'accès à l'eau potable reste un grand souci pour plusieurs localités.

Je crois avoir fait le tour des problèmes cruciaux de nos populations.

En dépit des efforts du gouvernement, beaucoup reste à faire encore à faire.

Propos recueillis par Serge SEPPOH