Projet de loi de finances 2023 : vers un échec à inverser la tendance inflationniste (Dr KAKDEU )
- Admin
- 23 nov. 2022
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Le projet de loi des finances 2023, si elle est votée en l’état, contient des avancées réelles, mais aussi des incohérences susceptibles d’annuler les incitations prévues pour lutter contre la vie chère en 2023.
La politique de l’import-substitution qui est la politique du gouvernement pour l’industrialisation par substitution des produits importés suppose l’augmentation des droits d’assises sur certains produits importés et l’attribution des incitations pour les produire localement. A ce sujet, le gouvernement prévoit de fixer à 10% le Tarif Extérieur Commun (TEC) sur certains produits importés dont le riz et le poisson (article cinquième), de supprimer le taux réduit de 5% sur certains produits comme le maïs (article cinquième) et d’offrir cinq ans d’exonération fiscale à certains exploitants agricoles (individus, GIC, Coopératives) en phase d’exploitation (article 122).
Par équité, nous demandions d’offrir 7 ans comme dans la filière banane, mais nous n’en avons eu que 5. Pas grave ! Bien que ce soit une avancée, l’on peut regretter la discrimination instaurée parmi les exploitants agricoles.
En l’état, les gros investisseurs sont renvoyés à la loi de 2013 sur les incitations à l’investissement qui attribue l’obtention de tout avantage au bon vouloir (choix arbitraire) du ministre des finances (clientélisme) expliqué avec désinvolture devant les députés ce 19 novembre 2022 à l’Assemblée Nationale.
Ce faisant, le gouvernement camerounais échoue encore à l’essai de transformer le tissu économique devant partir des petites exploitations qui dominent de nos jours aux grandes exploitations capables de fournir abondamment le marché et d’inverser la tendance inflationniste du coût de vie (qui progresse depuis au moins 30 ans).
Dr Louis-Marie KAKDEU
Membre du Shadow Cabinet SDF
Économie, Finances et Commerce
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